Sweeney Todd,
le Diabolique Barbier de Fleet Street
(Sweeney Todd, The Demon Barber of Fleet Street)
de Tim Bruton
[2007]
Interdit aux moins de 12 ansBenjamin Barker s'évade d'une prison australienne dans laquelle il croupissait depusi 15 ans, il revient à Londres pour essayer de retrouver sa femme et sa fille que le cruel juge Turpin lui a retiré. Pour celà il se rebaptise Sweeney Todd afin de mener à bien sa vengeance. A l'origine, une comédie musicale qui a vu le jour à Broadway en 1979,
Tim Burton l'adapte avec son savoir-faire et sa fougue légendaire mais ce n'est pas pour autant le jackpot de la réussite au sens propre de la critique. Le principal souci du film est avant tout ses apartés musicaux, ils ne sont pas mauvais, du tout mais ils viennent freiner la macabre mécanique du métrage et puis les passages chantés par le jeune matelot sont répétitifs, ce qui nous amène à reconsidérer le film dans sa globalité. On reconnaît que
Tim Burton a su gérer l'espace entre les dialogues traditionnels et le chant mais la cassure peut faire décrocher les spectateurs novices à ce style de film musical sombre dans le proche style d'un
Rocky Horror Picture Show pour la petite comparaison.
Sinon pour ce qui est de la prestation, c'est du bon et du beau à la fois. D'abord
Johnny Depp crève l'écran il atteint un niveau de jeu hallucinant, son personnage nous submerge dès les premiers instants, il cache une folie qui se manifestera lors d'une conclusion d'un lyrisme maîtrisé qui tout compte fait réhabilitera notre jugement par le biais d'une surprise certes prévisible mais d'une efficace mise en scène à la signature stylisée.
Les décors comme tout bon
Burton qui se respecte sont bluffants, le ton est très noir pour une obscurité qui ne sera éclaircie que lors d'une courte rêverie lors de laquelle
Johnny Depp et
Helena Bonham Carter se projettent dans un avenir radieux, puis vient l'assombrissement qui renvoit ce court instant aux oubliettes, un contraste plutôt éloquent.
Sweeney Todd est une adaptation réussie mais qui n'est point comparable à un chef d'oeuvre tel que
Edward aux Mains d'Argent. Sinon, Un moment se fait attendre, c'est celui du fournil, on se demande si le cinéaste optera pour une visite de ce lieu, on finit par ne plus y croire puis vient l'instant où l'on découvre les méandres de cet endroit ténébreux. Les moments de folies qui gagnent notre acteur principal prennent leur temps également mais le réalisateur nous offre soudain un opéra très agressif et graphiquement très saignants, l'un des
Burton les plus ensanglantés.
14/20